L'Echo austral : N°242 mai 2010 |
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Le Spectacle du Monde : février 2010 |
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France Guyane : Lundi 1er février 2010 |
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Les Echos : 13 janvier 2010 |
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Ladepeche.fr : 8 janvier 2010 |
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La Croix : Mardi 12 janvier 2010 |
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Le Parisien : Dimanche 27 décembre 2009 |
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Europe 1 : Vendredi 25 décembre 2009 |
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EDITORIAL DE LUC EVRARD SUR EUROPE1 (25/12/09)
Luc Evrard, bonjour ! En ce jour de Noël, vous nous emmenez faire une balade en mer. Alors, vous n’êtes pourtant pas en charge de la rubrique touristique d’Europe1 et ce n’est pas vraiment la saison non plus.
- Oui, c’est vrai, Aymeric, mais en disant cela vous confirmez que l’image, hélas trop restrictive que les Français au fond très terriens se font de la mer, est celle d’une destination touristique, éventuellement d’un patrimoine à protéger mais rarement celle d’un enjeu essentiel pour leur destinée nationale. Et cette négligence pour le Grand Bleu est d’autant plus regrettable que pour le pays moyen et un peu poussif qu’est devenue la France, les raisons d’espérer ne sont pas légions. Alors, heureusement les faits sont têtus, car si on ajoute à la France métropolitaine tous les confettis hérités de notre empire colonial, nos DOM et nos TOM, tout de suite la perspective se modifie : par l’étendue de son domaine maritime, la France devient la deuxième puissance du monde, 11 millions de km², juste derrière les Etats-Unis ; mieux même, le voisin avec lequel nous avons la plus longue frontière n’est plus l’Espagne mais le Brésil, grâce à la Guyane, ou même l’Australie, grâce à la Nouvelle-Calédonie, aux îles Kerguelen et à la Terre Adélie en Antarctique. Reconnaissez que ça change la donne !
- Mais l’orgueil national mis à part, c’est quoi l’enjeu de ces considérations géographiques et maritimes ?
- Il est énorme, car la mer, pour peu qu’on s’en occupe vraiment et qu’on y investisse beaucoup, c’est l’eldorado de demain. Ses algues, naturelles ou cultivées, sont en mesure de nourrir la planète avec un bilan carbone infiniment plus respectueux de l’environnement que nos troupeaux de bovins ; ses courants, ses vagues, ses vents, ses marées représentent une alternative énergétique inépuisable à peine exploitée et ses fonds abritent d’immenses gisements de matières premières, d’hydrates de gaz, de nodules polymétalliques à peine explorés. Autant dire que l’avenir de la terre se jouera en mer et que, dans cette partie, les grandes puissances maritimes seront aussi les grandes puissances de demain.
- Et, est-ce que la France fait ce qu’il faut pour en être ?
- Mais, comme on dit à l’école, elle pourrait mieux faire. Dans l’opinion, l’Outre-mer est le plus souvent considéré au mieux comme une villégiature exotique, au pire comme une danseuse au-dessus de nos moyens. Jusqu’à il y a peu, nos gouvernants n’avaient pour lui d’autre ambition que d’y préserver la paix sociale. C’est en train de changer ; il y a eu en avril un Grenelle de la mer, lequel a débouché sur la rédaction d’un « livre bleu » qui marque beaucoup de bonnes intentions pour l’instant sans grands moyens. On est frappé que la mer soit par exemple totalement absente des priorités du grand emprunt qui sera lancé début 2010. Bref, on ne sent pas l’élan politique et financier qui pourrait nous permettre de rattraper les quatre grands pionniers de la conquête de la mer que sont l’Australie, le Japon, les Etats-Unis et le Canada. Il y a donc un risque de rater cette chance historique qui se présente. Tabarly disait : « la mer, pour les Français, c’est ce qu’ils ont dans le dos quand ils regardent la plage ! » Il serait temps de se retourner vraiment !
Merci Luc. Vous avez trouvé toutes ces données sur la mer dans un ouvrage récemment paru aux Editions du Rocher, « France-sur-mer, un empire oublié » co-signé par Philippe Folliot et Xavier Louy.
L'Essor Sarladais : Vendredi 11 décembre 2009 |
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